Le Service Civique, même à distance, ne s’est jamais arrêté…. Au-delà de la forte mobilisation auprès des plus vulnérables de notre société (personnes âgées, en situation de handicap, réfugiées, etc.), toutes les missions des jeunes d’Unis-Cité se sont adaptées pour répondre au mieux aux besoins, tout en respectant le confinement/. Certains jeunes ont continué sur le terrain pour relever le défi de l’aide d’urgence, et les autres missions se sont poursuivies via des canaux différents, à distance. Unis-Cité a renforcé par ailleurs l’accompagnement des jeunes engagés dans ses rangs, tant sur leur projet d’insertion professionnelle et d’engagement citoyen post Service Civique, que pour s’assurer qu’eux-mêmes ne rencontraient pas de problèmes pour gérer cette période compliquée.
La période actuelle est particulièrement difficile pour les personnes les plus précaires, notamment les réfugiés de tous âges
Ils ont pâti en particulier de la fermeture de l’accueil des personnes bénéficiant de la protection internationale et du report des entretiens pour les demandeurs d’asile… Justifiées d’un point de vue sanitaire, ces mesures ont contribué à accentuer la précarité de leur situation. Par ailleurs, les consignes liées à la pandémie et leurs modalités d’application (attestation de déplacement, etc.) ont changé rapidement, ce qui a posé de nombreux problèmes de compréhension et d’application pour une population rarement francophone.
Face à cette situation, Unis-Cité et la Di-Air se sont mobilisées pour :
- maintenir le soutien de jeunes volontaires du Service civique auprès des réfugiés,
- permettre aux jeunes réfugiés en Service Civique (programme Volont’R) de poursuivre leur engagement.
Pendant tout le confinement, les volontaires, qu’ils soient français ou réfugiés, ont continué leur engagement de Service Civique, selon trois principaux champs d’intervention :
- La sensibilisation des personnes réfugiées par les jeunes en Service Civique à Unis-Cité : gestes barrières, règles du confinement, etc., dans leur langue maternelle, en partenariat avec des associations locales ou nationales spécialisées, comme « Forum Réfugiés » à Besançon et Toulouse notamment ;
- la mobilisation de jeunes réfugiés en Service civique avec Unis-Cité pour aider à la traduction du site refugies.info, mis en place par la Di-Air ;
- le maintien d’ateliers de Français Langue Etrangère (FLE), mais à distance, pour les jeunes réfugiés actuellement en Service civique avec Unis-Cité.
Une mobilisation de longue date du Service Civique auprès des réfugiés…
Depuis 2015 Unis-Cité mobilise des jeunes en Service Civique pour des actions de soutien à l’accueil des réfugiés en France. En 2017, elle commence à intégrer également des jeunes réfugiés au sein de ses équipes de volontaires. Depuis 2018, grâce au grand programme “Volont’R“ lancé par la Di-Air, cette pratique a pu se développer. Avec la mobilisation collective des associations Concordia, Ligue de l’Enseignement, Solidarité Jeunesse et Unis-Cité, le programme “Volont’R“ a déjà permis à
plus de 300 jeunes réfugiés de s’engager en Service Civique.
Créé pour et avec les jeunes réfugiés, ce programme vise à «
mobiliser 2000 jeunes, en proposant d’une part à 1500 jeunes citoyens français de s’engager dans une mission de Service civique en faveur des réfugiés, d’autre part à 500 jeunes réfugiés majeurs (18 à 25 ans) de faire l’expérience de la citoyenneté et de l’engagement en faisant un Service civique adapté à leur situation ».
Alain Régnier, Délégué interministériel à l’accueil et l’intégration des réfugiés, précise que ce grand programme national
« est un outil civique et citoyen pour l’intégration des jeunes réfugiés. Le Service Civique est un véritable levier d’intégration : c’est une période d’engagement longue, de 6 à 24 mois à raison de 24 à 48 heures hebdomadaires, moyennant une indemnité et donc garante de l’accès équitable pour tous à l’engagement altruiste. Les jeunes réfugiés bénéficient en retour d’un dispositif renforcé (cours de français langue étrangère, ateliers d’insertion professionnelle) pour les accompagner dans leur parcours de vie.”
A Metz, les volontaires allophones de l’équipe COOP’R (composée de binômes de jeunes français et réfugiés) nous racontent les changements dus au confinement.
Cet article a été écrit par les volontaires allophones de l'équipe, en atelier de Français :
Saron nous parle des ateliers de français : «
Pour ces activités, nous restons toujours en lien grâce à l’application Zoom. En ce moment, les volontaires francophones animent des ateliers de français pour les allophones. Chaque jour, ils préparent des exercices de français et les envoient à notre coordinatrice, qui les vérifie, puis les envoie à chaque allophone. Les exercices sont adaptés par rapport au niveau des personnes. Ils sont différents chaque jour, et en lien par exemple avec la culture française, des événements religieux…etc. C’est pour ça que c’est très intéressant. Enfin, quand les allophones ont renvoyé tous les exercices, les francophones les corrigent et nous les renvoient par mail ».
Nasir raconte les webinaires : «
Pour garder le lien entre tous les volontaires et les coordinateurs, des webinaires ont été mis en place. En moyenne, entre 2 et 5 conférences ont lieu quotidiennement, atteignant un maximum de 16 conférences par semaine. Les conférences couvrent une variété de sujets. De la littérature et la philosophie à la musique, des technologies de l’information aux questions sociales. Chaque volontaire peut s’inscrire à la conférence de son choix. Cependant, l’inscription à deux conférences par semaine est obligatoire. Et, tout comme les coordinateurs, nous pouvons aussi proposer des thèmes de conférence ».
Mohamad raconte comment les réseaux sociaux permettent de rester en lien avec son équipe : «
En plus des webinaires, la plupart des volontaires gardent le lien grâce aux réseaux sociaux ». «
Je parle à mes collègues via WhatsApp ou Facebook, nous parlons de travail, ce à quoi tout le monde participe ! J’aime voir que mes amis et les autres équipes vont bien, cela me rend optimiste. Donc je travaille plus parce que j’aime travailler avec eux ».
Ahmad présente le goûter qui est organisé tous les jeudis à 16h : «
Ce goûter est une réunion significative, à distance, où nous participons et parlons tous, allophones et francophones de l’équipe. Il est important que l’on reste tous en contact, même si nous ne sommes plus sur le terrain. C’est notre coordinatrice qui organise et anime les réunions. Elle aime donner de « l’espoir aux volontaires ».
«
Vous l’avez donc compris, nous essayons au maximum de garder du lien et de réaliser nos tâches ! Mais nous avons tous hâte de pouvoir recommencer nos vraies activités ».