4 questions à : Sarah El Hairy, Secrétaire d’État chargée de la jeunesse et de l’Engagement

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Sarah El Haïry, Secrétaire d’État chargée de la jeunesse et de l’Engagement : « Nous comptons beaucoup sur l’engagement des grandes associations pour réussir l’objectif de 100 000 missions de Service Civique supplémentaires en un an… »
 
Comme nouvelle Secrétaire d’État en charge de la jeunesse et de l'engagement, auprès du Ministre de l’Éducation Nationale, quels sont vos grands objectifs pour les 18 mois à venir ?
Nos objectifs majeurs sont : permettre la création de 100 000 missions de Service Civique supplémentaires en à peine un peu plus d’un an - ce qui représente un très gros effort - ; favoriser la montée en charge du Service national universel (SNU), avec notamment l’organisation d’un “séjour de cohésion“ au moins dans chaque département en 2021 ; permettre la meilleure information possible des jeunes sur leurs droits.
 
Passer de 140 000 à 240 000 jeunes en Service Civique sur 2020/21, c’est ce qu’a annoncé le Président de la République : qu’est-il prévu pour atteindre cet objectif ambitieux répondant, d'ailleurs, à une forte demande ? Souhaitez-vous, notamment, vous appuyer sur l'intermédiation associative telle que proposée par exemple par Unis-Cité ? 
Nous savons que les potentiels de développement sont là, d’autant que de nouvelles missions s’imposent en raison de la crise en cours, et beaucoup d’associations et d’organismes publics ont des besoins renforcés. Les marges de progression sont donc très importantes, notamment au sein des collectivités territoriales. Mais, si le potentiel est indéniablement là, beaucoup d’organismes pouvant et voulant accueillir des jeunes en Service Civique en seront à leur premier essai. C’est pourquoi nous comptons beaucoup sur l’engagement des grandes associations, comme Unis-Cité, pour faire de l’intermédiation, c’est à dire mettre leurs compétences et savoir-faire à la disposition des “nouveaux entrants“. Le bénéfice est en effet double : chaque volontaire arrivera plus vite au sein de son organisme d’accueil et cette première expérience, réussie grâce à l’aide apportée, pourra amener l’organisme en question à “pérenniser“ ensuite sa démarche d’accueil en se faisant agréer en direct par l’Agence du Service Civique.
Unis-Cité occupe une place particulière dans cette période, une partie de l’acculturation rapide au Service Civique de beaucoup d’organismes d’accueil – qui, pour certains, s’ignorent encore – dépendant de son action. Unis-Cité est un partenaire essentiel du déploiement du Service Civique.
 
Le monde associatif s'inquiète de la qualité du Service Civique dans les services publics (ministères, collectivités publiques), où les missions confiées aux jeunes peuvent être très proches d'emplois salariés, ne proposer que peu de formations civiques et peu d’accompagnement au projet d'avenir des jeunes, pourtant imposés par la loi. Des mesures spécifiques pour les ministères et services publics sont-elles prévues ?
Nous sommes tout aussi concernés que le monde associatif par la problématique de la qualité des missions de Service Civique. Avant de les agréer, l’Agence et les services déconcentrés de L’État font un gros travail de contrôle de l’adéquation des missions proposées avec le cadre législatif et réglementaire du dispositif. Une des fonctions de l’Agence est, par ailleurs, de contrôler comment sont “exécutées“ les missions.
 
Vous le savez, l'association Unis-Cité a inspiré le lancement du Service Civique en France, convaincue que cette étape de vie, d'engagement citoyen et de mixité sociale devrait faire partie de l'éducation et du parcours de tous les jeunes. Le bond en avant proposé pour 2020/2021 représente-t-il une première étape en ce sens ?
Nous n’en sommes pas encore à imaginer un Service Civique pour tous les jeunes. En revanche, c’est collectivement que nous déciderons d’une place toujours plus importante du Service Civique : si nous nous donnons les moyens de réussir l’objectif de 100 000 missions supplémentaires en un an, nous en ferons un dispositif structurant des politiques de jeunesse et d’engagement. Ce sera plus compliqué si nous n’y parvenons pas. C’est pour cela que les jeunes voulant s’engager ont autant besoin de l’action du gouvernement que de celle d’associations comme Unis-Cité promouvant le Service Civique depuis ses débuts.

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