Notamment en Wallonie, le Service citoyen des jeunes passe à la vitesse supérieure ! Ces derniers mois, plusieurs dynamiques se sont enclenchées, qui rapprochent d’une institutionnalisation du dispositif dans le pays.
Après le vote d’une
loi l’été dernier, qui constitue une ouverture juridique pour un statut plus adapté pour les jeunes engagés en Service Citoyen, après le
lancement opérationnel du projet en Flandre, en avril 2018, et la reconduction annuelle des
subsides en Région Bruxelles-Capitale, la Plateforme pour le Service citoyen vient de signer un
accord-cadre avec le Gouvernement wallon prévoyant un développement dans cette région visant 1000 jeunes par an d’ici trois ans.
Cette dernière convention-cadre est un modèle du genre, la Plateforme ayant obtenu du Gouvernement wallon qu'il reconnaisse, conventionne et finance à 100 % le projet pédagogique de Service Citoyen, sans en modifier un iota ni essayer de l'instrumentaliser vers l'insertion professionnelle ou le ciblage de types de publics particuliers. Le financement est de 11 millions d'euros pour 1740 jeunes sur trois ans (1500 + 240 via le FSE/Garantie Jeunesse). Et le cabinet soutient le projet via des études juridiques susceptibles de combler les "tâches aveugles" statutaires de la loi fédérale (dispense de recherche d'emploi, cumul des indemnités, accès des plus précarisés ...) et la constitution d'un comité d'accompagnement.
A partir de l'année II, l'administration de la Région wallonne prendra en charge la partie administrative du système (paiement des indemnités des jeunes, gestion du statut et de l'assurance ...) dans la droite ligne d'une institutionnalisation, tout en déléguant à la Plateforme la coordination, incluant la formation, l'accompagnement et le suivi individuel. Le plus important étant le maintien de la dynamique de groupe à travers la mise en œuvre de promotions de 20 à 25 jeunes issus de tous horizons. Ainsi, la Belgique semble prendre la tangente entre un système d’État institué et centralisé à la française et un système non institutionnalisé à la canadienne, à travers un conventionnement légalisé et une forme de contrat de gestion déléguée à la Plateforme pour le Service Citoyen.
Tout ceci ne constitue malgré tout qu'une étape vers un "Graal" qui reste une loi fédérale définissant un cadre et un statut clairs, ainsi qu'un financement fédéral incluant au moins les indemnités des jeunes.