France Inter et Chemins d'avenirs ont organisé une journée exceptionnelle d'échanges entre les candidats à la présidentielle et les jeunes mardi 22 février.
Le 22 février, France Inter et l’association Chemins d’Avenir ont rassemblé 100 jeunes entre 16 et 25 ans issus de différentes associations de jeunesse, pour que la parole soit donnée aux jeunes à l’occasion de cette élection présidentielle. Les candidats ont quasiment tous répondu présents et ont été interrogés par les jeunes sur les sujets qui les préoccupent. Juliette, Timothé et Rosie, volontaires et anciens volontaires en Service Civique chez Unis-Cité faisaient partie de ces jeunes, et ont pu questionner Yannick Jadot, Anne Hidalgo et Valérie Pécresse, sur leur vision du Service Civique.
Retrouvez ici l’émission « des jeunes et des candidats »
Yannick Jadot, Europe – Ecologie les Verts
Juliette Rossi, ambassadrice Unis-Cité : « Au vu de son succès sur l'insertion des jeunes et notamment des jeunes éloignés, que pensez-vous de généraliser le Service Civique à toute une classe d'âge ? »
Yannick Jadot : « Quand on regarde toutes les enquêtes, et j’ai suivi le développement du Service Civique – les jeunes ont toujours adoré. Ça leur a permis de se construire et se projeter. Je veux massifier le Service Civique ! Si on arrive à 500 000 jeunes, c’est déjà très bien. On est à 120 000, 130 000 par an donc il faut d’abord faire de l’information : les jeunes sont très peu au courant du Service Civique. Il faut mieux l’encadrer et ouvrir davantage de possibilités. Ça renvoie à un choix de vie : les jeunes sont amenés à faire des choix de plus en plus tôt, de formation ou de spécialisation.
J’aimerais que dans notre société on puisse accorder à chaque jeune 6 mois ou une année - ça peut être à travers le Service Civique après le baccalauréat, pendant ses études ou après un premier métier - que chaque jeune puisse s’ouvrir sur un engagement citoyen tel que le propose le Service Civique et que cet engagement citoyen soit valorisé dans le parcours des jeunes comme expérience de vie qui va les renforcer, les rendre plus mures et plus à même de servir l’intérêt général. »
Carine Bécard, journaliste : « ça reste volontaire, vous n’imposez rien ? »
Yannick Jadot : « Oui, les jeunes aujourd’hui s’engagent, ont envie d’avoir une vie digne et d’être respecté ; offrons leur cette possibilité du Service Civique qui est quand même beaucoup plus intéressante que le SNU, qui est un mix un peu incompréhensible et qui ne servira personne. »
Anne Hidalgo, Parti Socialiste
Rosie, volontaire Unis-Cité à La Réunion : « Les territoires d’Outre-Mer font face à un contexte social souvent difficile, accentué par la crise sanitaire. Mon expérience en Service Civique m’a permis de me rendre utile et d’acquérir des compétences pour mon insertion professionnelle. Quelles seront vos mesures phares pour favoriser l’insertion professionnelle des jeunes de ces territoires d’une part, et leur engagement d’autre part ? Comptez-vous développer massivement le Service Civique pour qu’il soit vraiment accessible à tous les jeunes, notamment en Outre-mer ? »
Anne Hidalgo : « Oui sur le Service Civique, bien sûr. Il faut vraiment l’accroître, le déployer et que ce ne soit pas quelque chose qui, dans le parcours d’un jeune, soit regardé après sur le CV, comme « il ne savait pas très bien ce qu’il voulait faire à 18 ans donc il a pris un an ». Je veux que l’image qu’on ait du Service Civique soit quelque chose de très positif, qui relève de l’engagement, que l’on puisse valider les compétences et les connaissances acquises pendant ce Service Civique. Comme c’est le cas, par exemple en Allemagne. En Allemagne le Service Civique est totalement intégré, il n’est pas obligatoire évidemment, il est volontaire, mais c’est un élément du parcours qui est valorisé, c’est le cas aussi ici sur les services civiques en France, mais il faut beaucoup plus les développer. Et qu’ils aient un lien avec, après, l’obtention d’un diplôme.
Ce qui ne va pas c’est de juxtaposer toutes ces périodes-là qui en fait donnent une idée de ce que le jeune recherche, une idée au jeune aussi de ce qu’il a envie de faire dans la vie, comment il veut se projeter, mais qui en fait souvent sert très peu directement à l’obtention d’un diplôme. Quand je vous parlais de la généralisation des formations en alternance, dans mon idée il faut vraiment qu’on reconnaisse qu’on apprend bien sûr par l’école, par les apprentissages de connaissances théoriques, mais plus on va avancer plus vous allez vous aussi avancer vous-mêmes, plus il va falloir reconnaitre les acquis de l’expérience, les acquis de la formation par le projet et le travail. »
Valérie Pécresse, Les Républicains
Christiane, association Cité des Chances : « Comment comptez-vous améliorer la participation de tous les jeunes au débat démocratique, et quand je dis tous les jeunes je pense spécialement aux jeunes des quartiers populaires ? »
Valérie Pécresse : « Vous parlez de débat démocratique ou d’engagement civique au sens large ? Car il y a déjà le Service Civique. »
Jeune : « L’idée c’est de nous inclure dans le débat démocratique et de construire les politiques publiques qui nous concernent avec nous, au lieu de parler sur nous mais sans nous. »
Valérie Pécresse : « Je veux faire des consultations des jeunes sur le logement, l’école, la formation, l’emploi […] Pour l’engagement, je voudrais augmenter de 50% le nombre de Service Civique parce que je pense que c’est très important que les jeunes qui ont envie de s’engager puissent le faire et puissent être rémunérés et prendre un temps pour le faire. Il y a beaucoup de pays qui encouragent l’engagement civique des jeunes. Moi j’aimerais le faire aussi. »