L’association Démocratie Ouverte a rassemblé des associations qui portent des propositions de transformation démocratique pour élaborer le « Pacte Démocratique ». Celui-ci propose notamment de former les jeunes aux pratiques démocratiques, à travers la généralisation du Service Civique. A l’occasion de la « Fête de la Démocratie » les acteurs du Pacte Démocratique et les ambassadeurs d’Unis-Cité ont demandé aux candidats de s’engager à généraliser le Service Civique à toute une classe d’âge. Découvrez leurs réponses :
Question par Omar ou Timothé, après court témoignage de l’impact du Service Civique sur leur parcours : « Vous engagez-vous à généraliser le service civique ? »
Léonore Moncond’huy, maire de Poitiers, représentante de Yannick Jadot
« Je vous ai entendu en parler tout à l’heure [du Service Civique] et il y a un avant et un après, très clairement, pour les jeunes qui s’engagent en Service Civique qui en sortent transformés et notamment plus convaincus de l’importance de voter en tant que citoyens, mais pas que, car il y a plein de manière de s’engager après.
Yannick Jadot, oui, s’engage à généraliser le Service Civique. Il faut travailler cela avec les jeunes, et il ne faut pas que ça devienne une contrainte. Mais c’est tellement important pour les parcours individuels des jeunes comme pour l’état d’esprit collectif et citoyen,
oui le généraliser fait partie de nos engagements et là encore avec un grand enthousiasme. »
Pierre-Yves Cadalen, représentant de Jean-Luc Mélenchon
« Notre idée c’est de rétablir pour toute une classe d’âge la conscription avec une formation militaire initiale et droit d’objection de conscience, et
tout le monde serait en Service Civique. Et puis tout le monde serait payé au SMIC. Car le problème du Service Civique à l’heure actuelle et surtout dans les associations, c’est qu’il y a des emplois sous-payés. Il y a des services civiques qui bossent énormément et qui méritent plus que les 400 ou 500€ du stage ou du service civique. Notre idée c’est donc 9 mois, au service de l’intérêt général et rémunérés au SMIC. On pourrait y inclure aussi la possibilité de la formation au permis de conduire par exemple. C’est essentiel ce que vous dites sur l’engagement que ça produit, l’engagement social et politique, le fait d’appartenir à la même communauté politique. »
Didier Le Bret – représentant d’Anne Hidalgo
« On n’a plus de service militaire mais on a besoin malgré tout de structures qui permettent de porter chaque année, cohorte après cohorte, 700 000 jeunes gens et jeunes filles pour partager quelque chose. A titre personnel je suis convaincu que c’est indispensable, je le suis tellement que dans ma vie professionnelle, quand j’étais ambassadeur de France en Haïti, après le séisme, j’ai été le premier à l’étranger (à l’époque c’était Martin Hirsch qui dirigeait) à faire venir 150 jeunes en Service Civique pour contribuer à la reconstruction, dans des conditions sécuritaires épouvantables, avec un risque majeur ; on s’est dit « ça vaut le coup ». Je suis en contact avec beaucoup de ces jeunes qui 10 ans après me disent : « ça a chamboulé nos vies car on a vu le monde » et comme tu viens de le dire, « on s’est senti tellement utile. »
C’est dans le programme d’Anne Hidalgo : le fait que le service civique doit être étendu à l’ensemble des jeunes d’une même classe d’âge. Ça fait environ 700 000 personnes, ça coûtera cher, mais je pense que c’est un investissement qui a un retour sur investissement extrêmement positif.
Il y a 2 choses qui ont disparu sous Jacques Chirac : la planification incitative qui permettait d’avoir un Etat stratège, et le service militaire. Je ne regrette pas la fin du service militaire dans sa forme antérieure qui ne correspondait plus aux besoins de nos armées, mais je regrette qu’on n’ait rien substitué à ce service militaire en termes d’engagement pour les jeunes. »
Didier Le Bret et Léonore Moncond’huy ont par ailleurs signé le Pacte Démocratique (
lien).