Sur proposition d’Unis-Cité, association pionnière du Service Civique des jeunes en France, et d’un comité éditorial composé de représentants de la CFDT, de la FAGE, du Mouvement Associatif, du CCSC Volontariat, du Forum Français de la Jeunesse, de hauts fonctionnaires engagés, et d’élus locaux, une enquête de vaste ampleur a été réalisée courant 2023 sur la participation citoyenne et démocratique des jeunes et l’impact du Service Civique sur cette participation.
L'enquête comprend un sondage réalisé par l'IFOP auprès d’un panel de plus de 1700 jeunes (331 jeunes peu qualifiés et 200 jeunes des quartiers populaires), et une série d'entretiens qualitatifs réalisés auprès d’une quarantaine de jeunes et tuteurs engagés dans une dizaine de structures d’accueil, associatives et publiques.
Les résultats sont clairs : le Service Civique a bel et bien un impact sur l’envie des jeunes d’exprimer leur opinion, sur leur « sentiment de légitimité », mais aussi sur leurs connaissances « et appétence pour la chose publique et la « Politique », et sur leur envie de s’engager. Et c'est chez les jeunes les moins diplômés et les jeunes des quartiers prioritaires de la politique de la ville, que l’impact citoyen du Service Civique est le plus important - complétant l’impact d'ores et déjà éprouvé du dispositif sur leur insertion professionnelle.
Fort des leçons tirées du sondage et de l’enquête qualitative, le comité éditorial de l’étude formule ci-après une série de recommandations destinée à renforcer l’impact que le Service Civique pourrait avoir sur la participation démocratique et citoyenne des jeunes, notamment des jeunes de milieux populaires et des jeunes peu ou pas qualifiés, généralement plus éloignés des pratiques d’engagement. Elles prennent en compte les préconisations formulées par les jeunes comme par les tuteurs.
FOCUS SUR LE SONDAGE
Un sondage de vaste ampleur a été mené par l'IFOP pour le compte d'Unis-Cité et du comité éditorial de l'étude, du 12 juillet au 16 août 2023 auprès d'un échantillon de 1729 jeunes ayant réalisé un Service Civique depuis au moins 6 mois, auprès de diverses structures (Unis-Cité, Ligue de l’Enseignement, Ville d’Evry-Courcouronnes, etc.). Les questions du sondage ont porté sur l'état d'esprit des jeunes, leur compréhension des institutions et de la vie politique, leur opinion sur le vote et la teneur de leur sentiment d'appartenance à la communauté nationale.
Après un Service Civique, les jeunes sont plus optimistes face à l’avenir :
69 % des jeunes interrogés se disent optimistes pour l’avenir (75 % des jeunes infra-bac et 74 % des jeunes de QPV alors que l'enquête “Fractures Françaises” montrait récemment que 50 % seulement des 18-35 ans étaient optimistes pour leur avenir.
Après le Service Civique,
51 % des jeunes disent mieux comprendre la vie politique française - ce taux monte même à
55 % pour les jeunes infra-bac / de quartiers populaires. 66 % disent avoir davantage d’intérêt pour les sujets de société (68 % pour les jeunes de QPV)
Le Service Civique est un facteur déclenchant de l’engagement :
51 % des jeunes non diplômés disent être plus engagés après le Service Civique et c'est
53 % des jeunes de quartiers prioritaires.
Le Service Civique éveille l’intérêt des jeunes pour « la Politique » et la chose publique : les jeunes qui ont réalisé un Service Civique s’intéressent bien plus à la Politique que la majorité des jeunes (47 % contre 36 %). Certains parce qu’ils s’y intéressaient avant (généralement les moins diplômés), d’autres car le Service Civique leur a ouvert un horizon nouveau.
91 % des jeunes qui ont fait un Service Civique pensent qu’il est important de voter en démocratie et ils sont
20 % à dire que c’est grâce au Service Civique qu’ils se sont forgés cette opinion, et nettement plus pour les jeunes infra-bac (31 %) et les jeunes de QPV (30 %).
D’ailleurs, les jeunes qui ont réalisé un Service Civique disent beaucoup plus que les jeunes qui ne se sont pas engagés en Service Civique leur certitude d’aller voter à la prochaine élection (47 % contre 34 %).
79 % des jeunes de QPV se sentent fiers d’être français après avoir fait un Service Civique contre 64 % avant. Le sentiment d’appartenance à la communauté française est aussi beaucoup plus fort après le Service Civique, et c’est particulièrement vrai pour les jeunes non diplômés et les jeunes des quartiers : +19 points entre avant et après pour les jeunes infrabacs et +11 points pour les jeunes de QPV.
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