1- La Ville de Marseille : 50 jeunes en 2021, 75 en 2022, avec l’intermédiation d’Unis-Cité
La ville fait appel à Unis-Cité, association pionnière et experte du Service Civique, pour appuyer la mise en œuvre et le développement du dispositif au sein de ses services. Cette collaboration permet d’offrir aux jeunes des terrains de mission différents (19 services de la ville concernés en 2021) tout en respectant le cadre et la philosophie du Service Civique impulsé par l’Etat. La Ville de Marseille et Unis-Cité ont déployé ce partenariat sur la base d’un apport mutuel, conjuguant l’intérêt pour un jeune de découvrir, pendant une mission de 7 mois, l’organisation d’un service municipal avec le déploiement d’un projet porteur de sens en interne notamment pour les agents municipaux. L’ensemble des thèmes de mission prévues par le cadre réglementaire ont été proposés : solidarité, environnement, culture et loisirs, citoyenneté, éducation pour tous, santé, interventions en cas de crise, sport.
Théo Challande Nevoret, Adjoint au Maire chargé de la démocratie locale, de la lutte contre les discriminations, de la promotion des budgets participatifs et du Service Civique :
« Nous allons passer de 50 à 75 le nombre de jeunes en Service Civique, en continuant de le faire avec Unis-Cité car nous sommes ravis de cette intermédiation ». Cette solution offre « un suivi au plus près qui permet de lever les craintes (de lourdeur administrative, de chronophagie, etc.) au sein des services de la mairie ».
Depuis le changement d’équipe municipale aux dernières élections : « On a voulu donner un nouveau dynamisme au Service Civique, utiliser toutes ses potentialités, faire comprendre que c’est une opportunité pour la ville. Ces jeunes ont envie de mettre à sa disposition leur dynamisme et leurs idées et c’est un outil d’égalité des chances. Comme institution publique, la ville a un devoir d’éducation vis à vis de sa jeunesse ».
Les résultats ? « Il y a énormément d’apports novateurs de la part des jeunes, et les services qui ont su dépasser leurs craintes en ont bénéficié largement. Les jeunes ont fait des choses incroyables. Au Musée d’histoire naturelle, par exemple, ils ont exhumé des réserves tous ces animaux conservés grâce à la taxidermie, que personne ne pouvait voir. Ils ont imaginé un Cluédo géant qui leur redonne vie en s’appuyant sur la pensée des Lumières… personne au musée n’aurait eu le temps, ni même l’idée, de le faire ! » Comment sont recrutés ces jeunes et comment agissent-ils ? « C’est Unis-Cité qui suscite et reçoit les candidatures pour une première sélection en fonction de la motivation (l’exigence est de ne pas tenir compte de diplômes). Ensuite, les services de la mairie de Marseille et ceux des mairies de secteur qui le veulent en retiennent, en fonction des missions qu’ils peuvent leur confier et de leurs capacités d’encadrement. Les jeunes sont toujours au moins en binôme, voire à 3 ou 4 suivant la mission ».
Que pensez-vous du Service Civique ? « Techniquement, c’est parfait. Républicainement, il y a des choses à améliorer : pouvoir plus facilement le proposer aux jeunes migrants, mieux le valoriser pour les jeunes par une meilleure reconnaissance de leur engagement pendant et après (relever leur indemnité, leur procurer un logement si besoin, valoriser le Service Civique dans le CV, etc.). Début juillet, nous avons organisé une remise officielle aux jeunes de leur certificat de Service Civique, à la mairie et en présence du maire. Nous avons voulu les remercier pour leur engagement et leur volonté d’agir ! »
Dans le cadre de cette intermédiation, c’est le service Stages-Apprentissage-Service Civique de la ville de Marseille qui a servi d’intermédiaire pour permettre à Unis-Cité la prise en charge : portage administratif et juridique de l’agrément de Service Civique, création et suivi des contrats des volontaires, diffusion de l’offre de missions sur le site de l’Agence du Service Civique, gestion des relations avec les différents services impliqués dans le dispositif, formation et soutien des tuteurs dans l’accompagnement des volontaires, aide au recrutement des jeunes et soutien durant leur mission, aide à l’élaboration des missions et validation dans leur déploiement, organisation et animation de Journées Mensuelles de Rassemblement des jeunes volontaires.
La cérémonie a eu lieu le 12 juillet à l'espace Bargemon, à côté de la salle du Conseil municipal. Le maire était présent, avec à ses côtés deux élus dont Théo Challande Nevoret, adjoint en charge notamment du Service Civique, ainsi que des tuteurs/tutrices, des agents de la Ville et des salariés d'Unis Cité.
2- Le Foyer de vie L’Astrée : des animations et sorties pour mieux faire face au handicap intellectuel
Mêlant accueil de jour et internat pour des adultes dont le handicap intellectuel ne permet pas, ou plus, d’exercer une activité professionnelle même en structure spécialisée, mais qui bénéficient d’une autonomie suffisante, L’Astrée leur propose des occupations quotidiennes (jardinage, éveil, cuisine, soins du corps, informatique, création artistique, découverte culturelle, poterie, musique, théâtre, pratiques sportives, etc.). L’objectif est de maintenir, voire renforcer, leurs acquis. Leur accueil (60 en accueil de jour et 26 en internat) se fait sur deux sites, par 47 salariés. Avec le soutien et l’agrément d’Unis-Cité deux binômes de jeunes en Service Civique interviennent à L’Astrée cette année.
Florence Ruvio, cheffe de service à l’Astrée :
« Nous avons concrétisé notre partenariat avec Unis-Cité en 2017, avec un binôme de volontaires. Ils apportent une fraîcheur, une spontanéité, un regard différent lorsqu’ils organisent et réalisent des animations, des jeux, des sorties pour nos “usagers“. Pour gérer les jeunes volontaires, nous sommes autonomes, mais la proximité avec Unis-Cité est importante, c’est un soutien indispensable. Aussi bien pour recadrer l’un ou l’autre de ces jeunes, que pour échanger sur la réalisation de leur mission, l’atteinte des objectifs, etc. Unis-Cité les réunit une fois par mois pour suivre leurs activités, détecter d’éventuels problèmes…Grâce au Service Civique, il y a un double échange : les jeunes rencontrent, souvent pour la première fois, le handicap et ses manifestations, notre organisme s’ouvre plus sur le reste de la société ce qui est bon à la fois pour nos professionnels et pour les personnes handicapées ».
3- Les Rudologistes Associés : créer et gérer un jardin partagé dans un grand ensemble, avec le soutien d’Unis-Cité
Collectif fondé en 2008 par Colas Baillieul, sculpteur et Sophie Barbaux, paysagiste, Les Rudologistes Associés* donnent une seconde vie, par un recyclage artistique et paysager pertinent, aux déchets et espaces déclassés, qu’ils soient dans l’espace public ou la sphère privée.
Sophie Barbaux, co-fondatrice des Rudologistes Associés : « Nous sommes seulement deux, au départ, dans l’association. En 2018, lorsque nous avons créé le “jardin partagé de La Castellane“, souhaité par les habitants de ce grand ensemble défavorisé, il fallait aller suffisamment vite pour honorer la subvention annoncée, et assurer de la présence sur le site. Le projet va bien au-delà d’un simple jardin potager, il s’agit de créer du lien social. Les gens viennent pour jardiner mais aussi, ou surtout, pour rencontrer d’autres personnes.
L’aide, nous l’avons trouvée à travers des jeunes en Service Civique, avec le soutien d’Unis-Cité. Les échanges avec cette association sont parfaits, ils nous permettent d’avoir une approche différente des jeunes. Les faire agir en binôme est une très bonne idée, mais de toute façon, on ne les laisse jamais seuls avec le public. Unis-Cité les recrute en fonction de leur motivation et aussi en fonction de la diversité, c’est très bien.
En octobre, on repart pour 8 mois, avec un nouveau binôme de volontaires. Ça n’est pas toujours facile, mais c’est passionnant ! Il peut y avoir du vandalisme et même des vols, perpétrés par des jeunes du coin, mais on avance. Ces jardins partagés sont un vrai outil de psychothérapie. »
* La “rudologie“, du latin rudus = décombres, est l’étude systématique des rebuts et espaces déclassés, dépotoirs et décharges. De façon plus large, c’est l’étude du rejet, de la mise en marge, du déclassement des biens, espaces, fonctions, voire acteurs.